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La vie de l’école

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Les CM2B font leur cinéma à Paris !

Jour 1  : Silence, ça tourne !


Nous faisons connaissance avec Emmanuel Coquelou, professionnel du cinéma. Il maitrise une quinzaine de métiers du cinéma. Il aime réaliser des documentaires et des courts métrages. Sa passion : créer des films de A à Z. Il en invente et en tourne avec des classes comme la nôtre depuis une quinzaine d’années.
Rapidement Emmanuel introduit le vocabulaire clé, à maîtriser et explique le fonctionnement d’une caméra. Chaque enfant en apprendra le maniement, expérimentera diverses fonctions (luminosité, netteté et le zoom) en filmant ses camarades. Cet élève apprenti deviendra l’enseignant d’un autre et ainsi de suite tout au long de notre semaine. Ainsi, chacun aura les bases pour filmer autrement qu’en réglage automatique.
Emmanuel lit quelques-uns de nos synopsis et le groupe commente, garde des idées.

Après la récréation

Non, non nous ne sommes ni aux Puces, ni sur un marché de fripes ! Nous sommes dans une malle aux trésors…
Chacun pioche, essaie, ajoute, retranche, associe, décale les styles… Puis chaque acteur en herbe doit se fixer sur un costume évoquant une personne du passé, du présent, du futur car ce sera le thème de notre court métrage sur Paris.
Bien que nous n’ayons que le thème et parce que la météo est idéale, nous décidons avec Emmanuel d’improviser quelques plans sur les quais de Seine.

Tous à la Bastille !

Sous le regard médusé des Parisiens, nous marchons d’un pas joyeux, en costumes, jusqu’aux berges. La caméra passe d’apprentis en apprentis, tandis qu’Emmanuel tourne quelques scènes sous des angles différents.
Mais le temps tourne aussi !
Alors… Rendez-vous le lendemain !

Jour 2  : Silence, ça tourne !

En arrivant, un rituel s’installe naturellement ; les enfants essaient pour le plaisir d’autres costumes, échangent leurs avis, bref la matinée commence dans une joyeuse pagaille !
Emmanuel fait le point sur les scènes filmées la veille et lance les interrogations pour la suite du scénario. Ce matin, on tournera au présent, avec nos masques, notre quotidien, ou presque, une classe de nos jours. Nous remettons à l’honneur Charles Péguy et rejouons un extrait du spectacle présenté au lycée en février dernier (voir autre article Péguy 21).
L’après-midi, une classe au début du XXe siècle, avant la mort de Charles Péguy, pour la cohérence de faits historiques.
Le ciel semble plus clément que prévu, alors nous sortons toujours costumés. Mais la pluie s’est vite invitée. Néanmoins, de nombreux plans ont été tournés, tandis que les apprentis cameramen poursuivent leurs essais.
Coupez !

Jour 3 : Silence, ça tourne !
Ce matin, trois enfants sont de retour et doivent intégrer le projet. Grande joie de les revoir. Nous leur racontons les différentes scènes qui se superposent dans le temps. L’histoire prend de l’ampleur. Chaque groupe doit affiner ses scènes, créer du lien.

Jour 4  : Silence, ça tourne !

Premier temps de la matinée, visionnage d’un « ours » ??? Emmanuel nous explique que le montage ne se fait pas en une fois qu’il y a un premier montage pour détecter les invraisemblances, incompréhensions, apprécier les rythmes, le son, etc…
Nous regardons une dizaine de minutes de nos scènes auxquelles des musiques, des décors de Paris, des bruitages sont ajoutés. Nous commentons les scènes et apprenons à détecter ce qui ne fonctionne pas dans ce que nous avons déjà produit pour l’améliorer en créant des liens, en ajoutant des scènes, en reprenant le son. Bref, une manière d’aiguiser notre œil et notre oreille.
En classe, nous enregistrons à nouveau certains dialogues de plus prêt.
L’après-midi, nous devons reprendre et terminer toutes les scènes qui se déroulent dans le présent en tenant compte des observations collectives du matin pour améliorer notre jeu. Certains se sentent peut-être moins sollicités, mais être acteur, figurant ou silhouette c’est apprendre la patience et recommencer souvent le même plan, scène, dialogue…
De magnifiques performances aujourd’hui encore.

Jour 5 : Silence, ça tourne !
Après le rituel des costumes, Emmanuel nous récapitule les scènes essentielles à tourner dans la journée. Des adaptations s’imposent : la neige tombe sur Paris ! Joli mais pas simple pour filmer en extérieur.
Notre histoire construite comme un puzzle, trouve sa logique entre le présent, le passé, le futur.
Il n’y a plus de plans collectifs, donc chaque petit groupe de tournage connaît une partie de scénario que nous ne découvrirons qu’après le montage final !
Emmanuel nous transmet un autre volet de sa passion du cinéma : comment faire une bonne interview ? Il nous prête une autre caméra, plus lourde qu’il fixe sur un pied.
Nouvelle mission : par trois, faire ces interviews. Puis comme le premier jour, le trio transmet le maniement de la caméra au trio suivant, composé d’un cameraman, un journaliste, un interviewé.
Quelques-uns, appartenant au monde du futur, sont allés faire une étrange sieste dans des fauteuils cocons.
Des plans sont filmés dans les escaliers en bois de l’école, les greniers et même la salle des professeurs !
Une équipe efficace commence à ranger tous les costumes dans d’énormes valises.
16 h 30, Emmanuel termine la dernière scène, une salve de remerciements fuse.

Cette fois-ci COUPEZ a une tonalité de tristesse.

Félicitations à mes élèves qui ont été très inventifs, ont osé interpréter un rôle, avec plus ou moins de facilité au début et l’ont fait vivre en eux, jour après jour, m’ont intégrée à leur scénario, ont été des enfants enthousiastes et fiers à juste titre de leurs débuts d’acteurs, scénaristes et bien plus.
Il suffit de voir les photos pour deviner que vous avez tous vécu une semaine magnifique, exaltante, amusante, enrichissante qui nous portera jusqu’en 2122 !
C’était une nouvelle opportunité offerte de faire naître des vocations : après le théâtre, le cinéma.
Je pense aussi à mes élèves absents à cause de la Covid, forcément déçus de n’avoir pu partager ce projet.

Deux mois se sont écoulés.
Un après-midi, les enfants entrent en classe, les tables ont été déplacées, les volets baissés, des saladiers, une odeur de pop-corn flotte et des verres de Coca sont servis. Inutile de leur expliquer : notre film est enfin arrivé ! son titre « TEMPORALITY ».
L’émotion de tous, quand ils se découvrent à l’écran est perceptible, sourires, joues rosies, petits rires… Chacun lit avec attention le générique pour y découvrir son nom. La chanson choisie est un texte de Charles Péguy interprété par Julos Beaucarne « Quand nous aurons joué nos derniers personnages. » Vingt minutes après la première image, explosion de joie ! Malgré les nombreux obstacles pendant et après le tournage, notre fiction, avec des touches historiques est surprenante, drôle, géniale, formidable !

Une autre surprise nous attendait : la vidéo de making-of : quinze minutes d’éclats de rire à voir des scènes répétées X fois, car nous nous trompions ou encore des scènes filmées par les enfants eux-mêmes pour s’entrainer et s’amuser.
Nous avons invité Madame Rocher, notre directrice pour assister à une nouvelle séance cinéma ! On ne s’en lasse pas !
Nous avons ensuite entrepris de remercier Emmanuel en tournant une courte vidéo et en chantant un extrait du générique auquel nous avons ajouté des couplets de notre composition.

Quand nous aurons quitté Péguy, nous garderons le souvenir de cette aventure exceptionnelle et nous sourirons longtemps encore, de nos personnages intemporels !

Véronique Fantasia (professeure des écoles en CM2)


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